Consolation(s)

« Qui, si je criais, m’entendrait donc, d’entre les ordres des anges ? »

Rainer Maria Rilke, Les Élégies de Duino, Première Élégie, trad. Philippe Jaccottet

De qui espérer aide, écoute, présence ?

Sinon de vous, anges, aux multiples visages, gardiens, protecteurs, guides, messagers, juges, témoins, guerriers…

« Qui êtes vous ? Réussites premières, favoris de l’univers,
chaînes d’alpes, crêtes roses d’aurore
de toute Création – pollen de la divinité en fleurs,
attaches de lumière, couloirs, degrés, trônes… »

Rainer Maria Rilke, Les Élégies de Duino, Deuxième Élégie, trad. Philippe Jaccottet

« Ce qui compte vraiment, n’est-ce pas cette disponibilité à entendre, comme à soi adressé, l’appel de l’ange à choisir la vie ? (…) (L’ange) est toujours celui qui donne à une âme la force de trouver le chemin de son unité intérieure. »

Catherine Chalier, Des anges et des hommes, Albin Michel, 2007

Depuis des années, avec tendresse, enthousiasme et persévérance, nous photographions des anges dans les églises, les cimetières. Nous les cherchons dans la peinture, les sentons dans l’ombre portée d’une fleur, sous l’espace de leurs ailes, dans la lumière incandescente de leur souffle…

Nous est venue ensuite comme une évidence la forme du diptyque, deux images en miroir, comme deux ailes, associées et différentes.

À chaque ange répond un autre objet, personnage, paysage, détail… pour souligner un trait, une humeur, une impression, une sensation, dont l’ange a déposé la trace en nous.

Ainsi à un jeune ange cerné de laurier rose répond une main offrant en son creux un oiseau de porcelaine.

Par le diptyque, les images entrent en résonance, vibrent avec celle de l’ange, la confortent, lui apportent nuance. Le diptyque ne forme plus qu’une image, essentielle.

Un titre en renforce le récit, témoigne d’une perception, oriente sa réception.

Chaque proposition est simple, spontanée. 

« Quand j’entendis : « Venez, c’est ici le passage »,
Prononcé d’une voix si douce et bienveillante
Qu’il n’en est de pareille en ce mortel séjour.
Les ailes étendues, d’une blancheur de cygne,
Celui qui nous parlait nous fit monter alors
Entre les deux parois de la dure falaise. »

Dante, La Divine Comédie, Le purgatoire, Chant dix-neuvième